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Publié le par Sandra GOURJON

* lundi 26 mai 2014

Partager un coup de coeur avec un(e) ami(e) féru(e) de lecture.

Lecture d'une lettre de Charles Baudelaire adressée à un de ses amis et postée en préface de son recueil "Le Spleen de Paris"

"A vous mon très cher Paul, je voudrais dire mon émotion après avoir refermé la dernière page d'Anna Karénine de Leon Tolstoï. Quel souffle épique parcourt le roman ! quelles descriptions de la bourgeoisie Pétersbourgeoise et de la vie à la campagne ! Ce parallèle entre deux modes de vie pourrait être, sans nul doute, inspirée de celle de son auteur. Tolstoï a, en effet sur la fin de sa vie, retrouvé une forme de sérénité en vivant comme un simple paysan russe. Cela suffit-il à inspirer la trame d'un tel chef d'oeuvre me rétorquerez-vous ? Non incontestablement. Tolstoï lisait beaucoup, romans, essais et journaux. Son esprit avait été un jour frappé par la lecture d'un triste fait divers : le suicide d'une femme qui s'était jetée sous une locomotive. De cette banale tragédie est née Anna Karénine, une femme éminemment moderne qui va s'affranchir de toutes les conventions sociales pour vivre une passion amoureuse. Le portrait est saisissant de justesse et de réalisme. Face à la frivolité de Vromsky, son amant, Anna se déshonore, perd son fils, sa position sociale et son âme. Je vous connais trop bien, Paul, vous allez arguer qu'il s'agit d'une bien vulgaire histoire d'amour qui se termine tristement. Hélas vous passeriez à côté de l'essentiel. Je vous exhorte sans délai à plonger dans la lecture de ce chef d'oeuvre et à prendre la plume pour me dire votre sentiment.

Avec toute mon amitié"

Publié dans Ateliers d'écriture

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